Chronique. L’heure d’hiver, réglons enfin ça!

La luminosité fléchit chaque soir davantage et le moral de certains d’entre nous risque de suivre la même courbe. Et le pompon: dans quelques jours, on devra reculer d’une heure les horloges, ce qui nous plongera un peu plus dans l’obscurité. Double peine. C’est comme si vous voyiez votre bambin de 3 ans tanguer dangereusement sur son premier vélo et que vous décidiez d’enlever ses deux roues latérales stabilisatrices et de rajouter une armoire gruérienne sur son porte-bagages! Ça ne va pas l’aider.

L’heure d’hiver, c’est pareil: ça plombe. Il y a dans ce concept quelque chose d’aussi trouble qu’une buée; une manière de nous contraindre dans nos murs, de nous passer les menottes. Dès quatre heures, le soleil se fait la malle et la vitamine D déserte les rayons. On est certes à l’abri du harcèlement solaire, mais on devient aussi mou qu’un flan périmé.

Quel esprit crépusculaire a décidé d’assombrir notre quotidien durant une saison où, au contraire, il faudrait l’égayer? Au cœur de l’hiver, on part le matin dans la pénombre pour rentrer en fin d’après-midi dans le même cirage, éblouis par des phares, n’exposant nos rétines à aucune lumière naturelle! Et à l’heure d’aller au lit, on a déjà l’impression d’avoir fait une nuit entière les yeux ouverts.

J’aurais aimé voir les politiques battre en brèche cette anomalie, non pour l’abolir, mais pour l’inverser! Au lieu de les reculer, on avancerait les montres de 2 heures! Plus de jour = moins de néons. C’est clair! Les élus butent l’un après l’autre sur ces casse-tête que sont l’économie d’énergie et les coûts de la santé. Or, cette solution est gratuite, efficiente, et ils rédigeraient le plus beau des manifestes budgétaires en offrant jusqu’au prochain équinoxe ces précieuses minutes de jour supplémentaires.