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Le mot de la fin

Chronique. le cinéma, cette aventure humaine

Voir un film au cinéma plutôt que sur une plateforme de streaming, un moment inoubliable? Pas forcément, à en croire notre chroniqueuse Angélique Eggenschwiler

Les habitués des salles obscures le savent: le film commence bien avant l’extinction des lumières.

Angélique Eggenschwiler

Angélique Eggenschwiler

4 août 2023 à 04:01

Temps de lecture : 1 min

Le mot de la fin » C’est fou tous ces gens qui vont au cinéma. Remarquez, ça fait toujours chic dans une conversation de glisser que vous êtes un client assidu des salles obscures, de préférence lorsqu’elles projettent des films d’auteur lituaniens en vo sans entracte, quand bien même votre dernière séance remonte à la sortie des Tuche 3. D’ailleurs, le cinéma a tellement la cote que la plupart des petites salles de quartier ont dû fermer, complètement dépassées par les hordes de cinéphiles qui se bousculaient devant les guichets.

Vous-même qui y étiez dernièrement pour la première de Titanic, vous y retournez cette semaine pour soutenir une petite production indépendante. Vous voilà donc un mardi soir dans la file pour Barbie au milieu d’un groupe d’adolescentes sur leur trente-et-un, belles à faire fondre les Magnum mais visiblement passées à côté du concept de «salle obscure».

Le film débute à 18 h, en bon Suisse, vous êtes arrivé avec un peu d’avance, aux alentours de 16h20. Juste assez pour changer quatre fois de place avant de privatiser la rangée en y étalant votre manteau, votre écharpe et vos chaussettes. Bon prince, vous gardez votre pantalon.

La pub démarre au moment où vous vous demandez si vous ne devriez pas faire un saut aux toilettes. Vous vous le demanderez pendant quatre minutes, en dévisageant pendant vingt secondes supplémentaires les six paires de jambes qui vous séparent de la délivrance (vous auriez dû enlever votre pantalon finalement), les lumières s’éteignent lorsque vous vous levez. Vous attendrez l’entracte.

Les bandes-annonces s’enchaînent, celles que vous commenterez à la sortie faute de trouver quelque chose d’intelligent à dire sur le film. Les dix premières minutes sont sous-titrées, dix minutes de solitude durant lesquelles vous craignez de vous être trompé de séance avant de vous apercevoir que non, vous vous êtes juste trompé de film. Vivement l’entracte.

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