Logo

Le mot de la fin

Chronique. Fribourg tout près du Nobel de la paix

Le conseiller communal chargé de la mobilité a parlé d’une «ville pacifiée» par l’application du 30 km/h sur les routes de la capitale cantonale. Nous étions donc en guerre, et nous ne le savions pas!


Pascal Bertschy

Pascal Bertschy

5 octobre 2023 à 20:37

Temps de lecture : 1 min

Ô miracle, Fribourg est désormais pacifié. C’était cette semaine dans votre journal, où la nouvelle a été officialisée par le conseiller communal en charge de la mobilité. Il a parlé d’une «ville pacifiée» par l’application du 30 km/h sur ses routes.

Pacifier signifie ramener à l’état de paix – un peuple, un pays, un territoire secoués par la guerre ou la rébellion. Si la troisième ville de Suisse romande a été pacifiée, c’est donc qu’elle était sens dessus dessous. Dieu du ciel, elle était en guerre et nous l’ignorions!

Ce que nous savions jusque-là, c’est que Fribourg s’efforçait comme toutes les villes de réduire le trafic. Mais la guerre, où ça la guerre? A l’œil nu, elle ne s’est jamais vue. C’est sans doute pourquoi l’annonce de cette pacification n’a guère fait l’effet d’une bombe: comment remarquer la fin d’un conflit inconnu au bataillon?

Mettre fin à des hostilités invisibles et menées dans le plus total incognito, voilà une prouesse originale. Ce n’était pas gagné, mais la bataille a été gagnée quand même. En douceur. Et en réduisant la vitesse des véhicules, trouvaille qui a apaisé subito presto les belligérants non identifiés d’une guerre inobservable.

Le triomphe modeste

Las! Ce miracle survient trop tard pour le Nobel de la paix 2023. Cependant, s'il venait à se savoir sur la scène internationale, nul doute que le Nobel 2024 serait dans la poche.

Fribourg outragé! Fribourg brisé! Fribourg martyrisé! mais Fribourg pacifié! Les autorités pourraient clamer haut et fort de telles paroles. Or, respect, elles s’en gardent. Dans les cités remises sur le droit chemin, celui d’une humanité heureuse et piétonne, on évite le mot plus haut que l’autre. Il ne s’agirait pas de faire du bruit, il y en a déjà assez avec tous ces moteurs à explosion qui gâchent nos vies.

Ce contenu provient de notre ancien site web. Il est possible que sa mise en page ne soit pas idéale. En savoir plus

Dans la même rubrique

Le mot de la fin

Chronique. Désormais, ses yeux ne bêlent plus

Elle ne rapporte plus le bâton. C’est arrivé petit à petit, elle toujours à l’affût de vos lancers a peu à peu cessé d’épier vos mouvements, de saisir le projectile au vol; il y a peu encore elle s’élançait, vieux réflexe, en direction de son point de ...