Mot de la fin. En Irlande, du travail bien fait

J’étais parti du côté de l’Irlande pour une visite à David et Sonia. Ils venaient d’acheter une petite maison dans un lotissement, en bordure d’un village où l’on comptait une église, un pub et une épicerie, un peu à l’écart de la route de Dublin.

Là-bas, ceux qui voyaient gonfler leur compte en banque s’implantaient alors à la campagne, fiers de leur presque richesse. Si David et Sonia avaient croisé deux ou trois voisins sympathiques, ils s’étaient vite sentis soupesés au niveau du porte-monnaie. Devant ces maisons identiques, on voyait des voitures flambant neuves, les plus imposantes possibles. Des petites statues ornaient les jardins. Ici, on avait construit une véranda, là une clôture particulièrement voyante. C’était comme arborer ses muscles en public.

David et Sonia n’étaient là que depuis quelques semaines, avec leur gamine et la deuxième qui n’allait pas tarder, qu’on leur signifiait que leur terrain faisait tache dans le quartier. Et de fait, sur ce périmètre terreux inégal, parsemé de déchets de chantier, plastique, reliquats de béton et morceaux de tuiles brisées qui émergeaient çà et là, on n’était pas près de planter des légumes et pas même du gazon.