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Suisse

Les multinationales n’aiment pas les traités de régulation

Des négociations dans le cadre de l’ONU ont connu un nouveau round cette semaine. Mais il y a encore loin de la coupe aux lèvres jusqu’à ce que les multinationales soient encadrées par un traité ad hoc. Récit d’une joute aux enjeux colossaux.

Un traité d’encadrement des actions des multinationales est réclamé depuis des années par les ONG. © Keystone

Antoine Harari

Antoine Harari

28 octobre 2023 à 20:05

Temps de lecture : 1 min

Multinationales » Au Palais des Nations unies à Genève, les négociations d’un traité de régulation des actions des multinationales, lancé voilà bientôt dix ans, avancent lentement. Mais l’intervention de 54 pays africains, cette semaine, pour demander sa mise en œuvre a fait des étincelles. Pour Raffaele Morgantini, représentant permanent à l’ONU auprès du Centre Europe-Tiers Monde (CETIM), «cette démarche appuyée par autant de pays est historique: face aux tentatives continues pour saper le processus de la part des lobbies des multinationales et leurs alliés politiques, l’ensemble des pays africains, suivis par des pays d’Amérique latine et d’Asie, se sont unifiés pour défendre ce processus!»

Le Tessinois d’origine a accompagné la coalition qui a plaidé l’adoption d’un traité applicable sur toute la planète. Lancé en 2014 à l’initiative de l’Equateur et de l'Afrique du Sud, le Conseil des droits de l’homme de l’ONU a créé un groupe de travail en vue de son élaboration. Mais le texte a pris du retard.

Au 3e article seulement

«Pour l’instant nous ne sommes qu’au troisième article de la convention, c’est compliqué de trouver un consensus sur des sujets si complexes lorsque des intérêts économiques et commerciaux aussi importants sont en jeu», explique le trentenaire. Pourtant, certaines des revendications sont au cœur de l’actualité. Ainsi, l’ONG palestinienne PENGON se bat contre Mekorot, une entreprise contrôlée par l’Etat israélien. Créée en 1937 et présente dans une dizaine de pays, cette multinationale possède un monopole sur la gestion de l’eau en Israël et en Palestine. Depuis le 7 octobre et l’attaque du Hamas en Israël, elle a coupé l’eau dans Gaza sur ordre du ministre israélien de l’énergie. Une décision qui s’apparente à un crime de guerre, selon Hamza Zubeidat, militant de Friends of the Earth Palestine.

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