Coronavirus. le résumé du 16 avril
Tandis que la Suisse s'apprête à sortir progressivement de la crise, les Etats-Unis ont dépassé les 30’000 victimes. Retrouvez le résumé de l’actualité relative à la pandémie en un seul endroit!
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AS/ATS
16 avril 2020 à 22:02
Chaque jour, «La Liberté» vous propose un résumé de l’actualité relative au coronavirus. Annonces nationales, cantonales et internationales: c’est parti pour le tour d’horizon de ce 16 avril 2020!
>> EN SUISSE. En février, les conférences de presse du Conseil fédéral étaient devenues des «hits». Sur YouTube, des centaines de milliers de Suisses attendaient fébrilement Alain Berset et Daniel Koch venir annoncer avec quelle puissance le nouveau coronavirus allait déferler sur le pays. Avec la multiplication de ces allocutions gouvernementales, l'attention - mais pas la tension - était un peu retombée.
Jusqu'à ce jeudi 15h15: les citoyens du pays étaient impatients d’entendre le mot «déconfinement» dans la bouche de l’homme le plus scruté du pays depuis deux mois. «C’est le début de la transition», a confirmé Alain Berset après une introduction de la présidente de la Confédération Simonetta Sommaruga dans une tunique aux couleurs du pays.
La lumière au bout du tunnel se matérialise en trois dates que les Suisses vont pouvoir inscrire en rouge dans leurs agendas: 27 avril, 11 mai et 8 juin. «Agir aussi vite que possible, mais aussi lentement que nécessaire», a ajouté le Fribourgeois dans une maxime devenue aussitôt culte sur les réseaux sociaux.
Comme le veut la tradition, les intervenants, Alain Berset en tête, ont été ensuite assaillis de questions des journalistes. Le point principal: les écoles, qui rouvriront leurs portes le 11 mai. «C'est l'un des aspects positifs de ce virus, c'est que les enfants ne sont pas porteurs ni vecteurs du covid-19», a expliqué Daniel Koch, le chef de la division Maladies infectieuses à l'OFSP. Les crèches pourront également reprendre du service.
«Il est trop tôt pour se prononcer au sujet des règles en vigueur cet été.»
Alain Berset
Pour le reste, un retour à la vie normale n'est pas encore d'actualité. Les mesures de distanciation sociale restent en vigueur jusqu'à nouvel avis. Les grandes manifestations ne sont pas non plus près de pouvoir retrouver leurs affluences d’antan.
Tandis que le gouvernement français a annulé les festivals de l'été, le Conseil fédéral a, lui, joué la montre en attendant de voir l'évolution de la situation. «Fin mai, c'est dans sept semaines. C'est loin, il est trop tôt pour s’exprimer au sujet de cet été», a justifié Alain Berset, tout en précisant que les rassemblements de personnes seraient logiquement la dernière étape du déconfinement. Le sport reste donc dans l'expectative, tandis que les annulations de festivals devraient se multiplier ces prochains jours, à commencer par Paléo tout à l’heure (lire ci-dessous).
Le Fribourgeois a paru plus emprunté sur la question des masques pour la population, revenue dans la bouche de plusieurs journalistes. Le gouvernement n'envisage toujours pas le port du masque obligatoire. Il recommande de s'en tenir aux mesures d'hygiène des mains et de distance de sécurité. «Nous nous appuyons sur les avis d'experts», s’est défendu le ministre de la Santé.
"Le port du masque n'est toujours pas recommandé pour les personnes en bonne santé", indique Alain Berset. "Je rappelle ici que le port d'un masque n'est pas non plus interdit."
— Didier Kottelat (@didierkottelat) April 16, 2020
Pour aller plus loin:
> La Suisse enregistre 315 nouveaux cas positifs
> Les installations sportives rouvront au plus tôt le 11 mai
> Paléo festival n’aura pas lieu
> Un déconfinement coordonné en trois étapes
Les mesures gouvernementales ont déjà provoqué certaines réactions. La Conférence des directeurs cantonaux salue cet assouplissement par étapes, tout comme l'Union syndicale suisse. Ce plan «salami» a trouvé des détracteurs auprès de l'UDC, qui a fustigé «une décision sans courage», et de l'Union suisse des arts et métiers (USAM).
>> A FRIBOURG. Que pense le gouvernement cantonal des annonces venues de Berne? Mystère: il faudra patienter jusqu'à demain pour avoir une réaction. Le Conseil d'Etat a décidé de prendre le temps pour annoncer les conséquences des directives sur les affaires cantonales. On peut penser ici notamment aux adaptations du côté des écoles.
Sur le plan sanitaire, le Covid-19 a fait deux nouvelles victimes fribourgeoises durant les 24 dernières heures. Les chiffres cantonaux, actualisés vers 11h aujourd’hui, font désormais état de 65 décès dus au coronavirus dans le canton. Le total des infections augmente lui aussi, passant de 890 à 907. Plus réjouissant: le nombre de personnes prises en charge à l’HFR en raison du coronavirus continue par contre de baisser.
>> AILLEURS DANS LE MONDE. Ce jeudi 16 avril marque l'anniversaire du pape émérite Benoît XVI, qui a célébré ses 93 ans reclus dans son monastère des jardins du Vatican. Il est entouré d'un strict cordon sanitaire en raison du coronavirus.
La pandémie continue de gagner du terrain au Royaume-Uni, qui déplore jeudi 861 morts supplémentaires à l'hôpital (13'729 décès au total), et aux Etats-Unis. La barre des 30'000 victimes du nouveau coronavirus y a été franchie ce jeudi, selon le comptage en temps réel de l'université Johns Hopkins.
30’990
Le nombre de victimes du covid-19 aux Etats-Unis
Selon cette source, 30'990 personnes sont mortes dans le pays depuis la début de la pandémie. Les Etats-Unis sont le pays le plus endeuillé au monde, devant l'Italie (avec 21'645 morts), l'Espagne (19'130) et la France (17'167).
Pour autant, Donald Trump est bien résolu à imiter de nombreux pays européens et à présenter ces prochaines heures un plan de relance de l'économie. «Nous allons rouvrir des Etats, certains Etats beaucoup plus tôt que d'autres. Certains Etats pourraient en fait ouvrir avant l'échéance du 1er mai», a assuré le président américain.
L'épidémie fait de gros dégâts dans un pays où de nombreux citoyens ne peuvent plus payer leur loyer. «Je risque gros, mais je n'ai pas le choix»: Terra Thomas résume dans ce reportage de l’AFP sa décision de faire la «grève du loyer», un mouvement naissant aux Etats-Unis chez les nouveaux chômeurs, qui sont pris entre le marteau et l'enclume.
«Certains Etats pourraient ouvrir avant le 1er mai»
Donald Trump
Le maire démocrate de New York Bill de Blasio a, lui, souligné que la première ville américaine, épicentre de l'épidémie dans le pays, ne se remettrait pas seule des pertes de revenus générés par l'arrêt de l'économie depuis la mi-mars.
Il a a chiffré ces pertes à 7,4 milliards de dollars à ce stade, pour un budget annuel de quelque 89 milliards.
Sur le plan politique, Washington et Pékin se sont engagés à coopérer pour combattre le nouveau coronavirus, malgré les tensions toujours vives entre les deux grandes puissances. L'administration de Donald Trump accuse Pékin d'avoir «dissimulé» la gravité de l'épidémie lorsqu'elle a fait son apparition en Chine, et a gelé hier la contribution américaine à l'Organisation mondiale de la santé en lui reprochant de s'être alignée sur les positions chinoises.
Au sortir d'un entretien avec le G7, la chancelière allemande Angela Merkel a assuré l'OMS de son «plein soutien» et a salué l'initiative de la Commission européenne de tenir un sommet par visioconférence au sujet de la réponse commune au covid-19, le 4 mai.
» MAIS ENCORE. Des chercheurs en psychologie, parmi lesquels une équipe lausannoise, lancent une étude internationale «L’amour à l’époque du COVID». Ils entendent mettre en lumière les relations sociales particulières de cette période marquée par le confinement.
Anik Debrot, maître assistante du Pôle de recherche national «LIVES – Surmonter la vulnérabilité: perspective du parcours de vie», à l’Université de Lausanne (UNIL), fait partie de l’équipe de cette recherche longitudinale qui a l’ambition de faire des comparaisons entre pays et cultures.
» A LIRE CE SOIR. Au deuxième étage de l’Hôpital cantonal, à Villars-sur-Glâne, des patients luttent à chaque bouffée. Certains, immobiles, ne sont reliés à la vie que par des tubes en plastique. «Il y a deux options. Soit nous aidons les gens à respirer grâce à un masque placé sur le nez et la bouche, et relié à un respirateur. Pour certains malades, cela suffit. Soit nous devons endormir les patients et les intuber. Une machine prend alors entièrement en charge le travail respiratoire», souligne Govind Oliver Sridharan, médecin-chef transversal du service des soins intensifs de l’Hôpital fribourgeois (HFR). Découvrez notre reportage aux soins intensifs
Les jeunes mères ne peuvent pas compter sur le soutien de leurs proches en cette période de pandémie. L’important est de minimiser les risques de dépression post-partum. Pour ce faire, le travail des sages-femmes est essentiel. » Lire l’article
Le Conseil fédéral a annoncé un retour en classe en deux temps. L’épidémie de coronavirus faiblit, et le gouvernement estime que les restrictions de mouvement peuvent être levées petit à petit, notamment via le retour en classe de nos têtes blondes. Pour quelles raisons et comment?
Serge Gumy, rédacteur en chef de La Liberté, a réagi aux mesures déconfinement annoncées par le Conseil fédéral cet après-midi. A lire ici
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