L’attraction venue de l’Arizona
Ligue A • Engagé par les ZSC Lions, Auston Matthews fêtera ses 18 ans le 17 septembre. Le jeune Américain a du talent à revendre et il pourrait bien encore faire parler de lui.
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9 septembre 2015 à 21:44
Il n’a pas encore 18 ans mais la lumière est déjà tournée vers lui. S’il était né deux jours avant, Auston Matthews serait en NHL, sans doute drafté en juin après Connor McDavid et Jack Eichel. La nouvelle attraction du championnat de LNA peut se targuer d’avoir battu le record de points de Patrick Kane avec l’équipe M18 américaine. Future vedette, il va commencer sa carrière professionnelle au sein des Zurich Lions.
Le visage encore poupin, vestige de l’adolescence, semble pourtant tout ce qui raccroche l’Américain à l’âge ingrat. Car si Matthews a choisi la Suisse, c’est bien pour se frotter à des adultes avant de rentrer aux Etats-Unis pour y poursuivre une prometteuse carrière. «Le niveau est nettement plus élevé que celui de la sélection américaine M18, juge-t-il au sortir d’un entraînement. On y joue un hockey beaucoup plus mature.» Le ton est neutre. On sent immédiatement le professionnalisme d’un joueur promis aux grands honneurs. La spontanéité ne fait pas encore partie de son arsenal.
Dans le KEBO, la patinoire d’entraînement qui jouxte le Hallenstadion, l’Américain ne fait pas de vagues. En tant que petit dernier, c’est lui qui doit se coltiner le ramassage des pucks après l’entraînement, comme un bizutage plutôt sympathique. Une situation qu’il accepte sans broncher: «En tant que rookie, il y a des passages obligés comme ramasser les pucks. Mais c’est le jeu et il faut l’accepter. A part ça, tout le monde est extrêmement chaleureux et respectueux avec moi.»
Avec sa mère et sa sœur
Pour faciliter son adaptation, Auston Matthews peut compter sur le soutien de sa mère et de sa sœur, venues avec lui sur les bords de la Limmat. Et parmi ses coéquipiers? «Je suis très proche de Ryan Shannon, raconte l’athlète au physique idéal pour jouer au hockey (188 cm pour 88 kg). Il m’a pris sous son aile et me montre ce qu’il connaît ici. Il vient me chercher en voiture pour les entraînements, car même si j’ai le permis, je n’ai pas encore le droit de conduire tout seul avant mes 18 ans (le 17 septembre, ndlr). Quand j’ai une question, je me tourne vers lui. Il a joué en NHL et il sait comment faire. Même chose pour le coach Crawford. C’est un excellent technicien qui a remporté la Coupe Stanley et qui sait développer des jeunes joueurs.»
Depuis plusieurs années, Matthews vit avec la pression inhérente aux surdoués, à ceux auxquels on prédit une carrière majuscule. «C’est quelque chose que je tente d’évacuer de mon esprit pour ne pas être pollué durant cette saison, juge-t-il. Je sais bien qu’il me faut composer avec, mais cela ne doit vraiment pas me détourner de mon objectif. Je veux avant tout améliorer mon jeu et aider les Lions à remporter le titre. Je dois m’ajuster à un rythme plus rapide et m’adapter rapidement. J’adore la compétition et j’entends bien relever ce challenge.»
A Zurich et en tant que professionnel, Auston Matthews va recevoir un bon salaire. S’il était resté en NCAA (le cursus universitaire américain) ou s’il était passé par la WHL (ligue junior canadienne), il n’aurait pas touché un centime. «L’argent n’est vraiment pas ce qui me motive, coupe tout de suite celui qui est considéré comme étant le futur N°1 de la draft NHL l’an prochain. Ma passion pour le hockey va bien au-delà de l’argent. Nous avons une immense chance de pratiquer le plus beau sport du monde.»
Au milieu des cactus
Lorsque l’on naît à Scottsdale, juste à côté de Phoenix dans l’Arizona, on ne part pas du principe que le hockey sur glace deviendra notre leitmotiv. C’est pourtant au milieu des cactus et sous un soleil étouffant qu’Auston Matthews a enfilé des patins pour la première fois. Fils d’une Mexicaine et d’un Californien, il a découvert la glace et les pucks à deux ans lorsque son oncle Billy l’a emmené voir les Phoenix Coyotes. Une révélation. A tel point que Matthews abandonnera le baseball assez tôt pour se consacrer au hockey. «Quand il a fallu faire un choix, je n’ai pas hésité longtemps, avoue ce fan de Daniel Brière. Le fait d’habiter à cinq minutes d’une patinoire a beaucoup aidé.»
Parler d’Auston Matthews à Marc Crawford, c’est l’assurance de voir le visage du coach canadien s’illuminer. Et le coach des Zurich Lions a dirigé pas mal de talents lors de ses 15 saisons en NHL avec Colorado, Vancouver, Los Angeles et Dallas. «Auston Matthews a une vision exceptionnelle et un sens du hockey très développé, juge le Canadien sur un ton passionné. Il est de la trempe de Peter Forsberg, des frères Sedin ou d’Anze Kopitar.» Rien que ça. Pas besoin d’être un scout émérite pour se rendre compte de son potentiel. Les spectateurs suisses auront la chance de l’observer bien assez vite. La première est prévue le 18 septembre au Hallenstadion contre Fribourg-Gottéron. SI
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