Logo

Régions

La neige de Saint-Léonard s’en va dans le jardin pour enfants

Préalpes fribourgeoises • Noël approche, et la neige manque cruellement aux Paccots. Christophe Grenard utilise les résidus de patinoires pour créer une piste de ski.

La neige est ensuite chargée sur un petit camion qui ira la déverser sur le site du jardin destiné aux enfants.CHARLES ELLENA

Cécile Auberson

Cécile Auberson

15 décembre 2015 à 13:43

Mi-décembre, pas de neige, un sol à peine gelé et des températures trop élevées pour utiliser l’unique canon à neige de la station de ski des Paccots. Christophe Grenard, directeur de G’Lys, une école de ski des Paccots, a eu une idée originale pour remédier aux problèmes. Il a créé hier un jardin de neige d’une surface de 300 m2, destiné aux enfants âgés de trois à cinq ans, grâce aux résidus de glace des patinoires de Saint-Léonard et des Paccots. Avec l’aide d’une dizaine de volontaires, ce professeur est en mesure d’offrir des cours de ski aux tout-petits.

«Mon but est de montrer que je suis capable d’ouvrir, que je peux faire skier des enfants, qui sont tout excités à l’idée d’aller sur les pistes avant Noël», déclare le directeur de la nouvelle école, fondée cette année. Christophe Grenard était en effet moniteur à l’école suisse de ski, avant de se décider à créer sa propre entreprise. Il a donc tout mis en œuvre afin de proposer des cours pour sa première année d’activité.

Un projet compliqué

«L’idée m’est venue jeudi soir. Vendredi, j’ai passé ma journée au téléphone pour organiser l’affaire. Il me fallait des camions pour déplacer la neige, que j’ai finalement trouvés auprès de deux entreprises de la région. Chacune a effectué deux trajets entre Fribourg et la station. Il me fallait aussi un engin de chargement, qui m’a été prêté par la commune de Châtel-Saint-Denis pour récolter les résidus de la patinoire des Paccots», commente l’instigateur du projet.

Certains habitants des Paccots se sont aussi engagés, comme le patron de l’Auberge du Lac des Joncs, qui a offert de conduire sa dameuse pour préparer la piste, ou encore Armand Millasson, propriétaire de la fraiseuse.

«Monter ce projet a été très compliqué, on pensait d’abord pouvoir décharger la neige des gros camions directement sur la piste, mais il s’est avéré que le terrain, seulement partiellement gelé, ne soutiendrait pas leur poids. Nous avons donc dû utiliser une fraiseuse pour transvaser la neige dans un plus petit camion. Rassembler tous les acteurs a pris beaucoup de temps et j’avais très peur que l’un d’eux décommande à la dernière minute. Mais plus c’est difficile, moins il y a de concurrents», se réjouit Christophe Grenard.

Le chantier repose uniquement sur un engagement bénévole. «J’ai expliqué mon projet, qui veut avant tout faire plaisir aux enfants, et tout le monde a accepté de participer sans être payé. Je trouve cela fantastique», déclare le moniteur de ski.

Quant aux aspects environnementaux, Christophe Grenard y a pensé. Selon ses calculs, si soixante personnes habitant Lausanne se rendent dans son jardin de neige plutôt que dans la station de Villars, les émissions de CO2 des camions sont déjà amorties.

Preuve d’imagination

Selon Gervais Turcotte, président de G’Lys, «les années sans neige vont se multiplier. Pour y remédier, il faudra faire preuve d’imagination à l’avenir.» Mais les responsables de l’école sont confiants et attendent de pied ferme leurs clients dans le petit jardin de 300 m2. Ils offrent trois cours de deux heures par jour, et une vingtaine de personnes sontdéjà inscrites à chaque séance de ce week-end.

Le manque de neige ne servira donc pas les parents frileux. Cette année encore, ils n’échapperont pas à la corvée d’emmener leurs bambins enthousiastes sur les pistes. A cause de quelques passionnés qui ont monté la neige de Saint-Léonard aux Paccots.

Ce contenu provient de notre ancien site web. Il est possible que sa mise en page ne soit pas idéale. En savoir plus