La Liberté

pictogramme abonné La Liberté Contenu réservé aux abonnés

Fribourg: Un nouvel HFR est prévu dans dix ans

Un Pôle santé devrait voir le jour entre les communes de Fribourg et de Villars-sur-Glâne. Il accueillera le nouvel hôpital, dont le coût frisera probablement le milliard de francs.

L’Hôpital cantonal a 50 ans. Sa structure ne répond plus aux besoins. © Alain Wicht
L’Hôpital cantonal a 50 ans. Sa structure ne répond plus aux besoins. © Alain Wicht

Magalie Goumaz

Publié le 04.05.2024

Temps de lecture estimé : 7 minutes

Inauguré en 1971, l’Hôpital cantonal aura coûté à l’époque 85 millions de francs. Cinquante ans plus tard, le projet de construction d’un nouvel établissement à proximité du site actuel est estimé à 500 millions de francs. Avancé en 2015, ce montant sera probablement dépassé. A titre d’exemple, le nouveau bâtiment principal de l’Hôpital de l’Ile à Berne, inauguré récemment, a coûté 670 millions de francs. Terminé en 2019, l’Hôpital de Rennaz a avoisiné les 400 millions.

De nombreuses étapes doivent encore être franchies

Mais l’heure n’est pas aux comptes. Avant de couper le ruban, de nombreuses étapes doivent être franchies. Un concours d’urbanisme pour la planification d’un Pôle santé et activités (PSA) a été lancé l’an dernier. La vocation principale de ce futur site sera d’accueillir le nouvel édifice de l’HFR mais également d’autres infrastructures de formation aux métiers de la santé ainsi que différents services.

1971

Inauguration de l’Hôpital cantonal

L’objectif du concours d’urbanisme est de tester des variantes de composition spatiale et de proposer un développement de toute la zone. La future implantation de l’HFR se décidera sur cette base et sa planification devrait démarrer durant le second semestre 2024. Selon la Direction du développement territorial, des infrastructures, de la mobilité et de l’environnement (DIME), une construction sur la colline de Bertigny est privilégiée, à proximité de l’établissement actuel.

2024

Votation pour un soutien financier à l’HFR

Le décret soumis au vote des citoyens fribourgeois est un premier acte en vue de la concrétisation de ce projet. Sur les 175 millions mentionnés, 70 millions constituent un prêt de l’Etat à l’HFR pour les frais d’étude du nouvel hôpital. Un concours d’architecture sera organisé. Puis le projet final sera défini et mis à l’enquête. Sa mise en service est envisagée à l’horizon 2033.

La création d’un Pôle santé et activités s’inscrit dans le projet plus global de couverture de l’autoroute entre Chamblioux et Bertigny. Un périmètre de près de 60 hectares pourra dès lors être relié entre les communes de Granges-Paccot, Givisiez, Villars-sur-Glâne et Fribourg. De nombreuses questions se posent encore, dont les voies d’accès. Le futur HFR doit notamment pouvoir être relié directement à la sortie d’autoroute, afin de désengorger la route de Villars. Aux heures de pointe, les bouchons entravent la circulation des ambulances. Les éviter est un défi, autant pour le personnel soignant que pour les patients et visiteurs.

2035

Mise en service du nouvel établissement

A noter que rénover entièrement le bâtiment actuel n’est pas une option. Une analyse externe l’a confirmé. Outre les nuisances que les travaux engendreraient pour les patients et le personnel, le site actuel est déjà encombré et une extension reste hypothétique pour un fonctionnement efficient. De plus, la hauteur d’étage ne peut être augmentée.

L’HFR relève également que les coûts de fonctionnement d’un hôpital rénové seraient plus élevés que ceux d’un hôpital neuf. La silhouette qui se repère de loin ne va cependant pas disparaître du paysage. La bâtisse est en effet protégée. «L’ambition est de créer un pôle de vie Santé intégrant tous les acteurs gravitant autour de l’HFR», indique la DIME.

L’Hôpital fribourgeois doit rester à la page

L’HFR doit renouveler constamment les appareils pour répondre aux normes. © Charly Rappo

Innovation, renouvellement, entretien, modernisation: l’HFR est toujours un peu en chantier. Et cela va continuer. Certains investissements n’attendront pas la construction d’un nouvel hôpital.

Les patients le remarquent déjà. Au rez-de-chaussée, l’aile ouest est progressivement désertée par les services administratifs et rénovée pour accueillir uniquement les consultations ambulatoires, qui y seront regroupées. L’objectif est multiple: amener de la clarté dans l’organisation de l’espace, faciliter les synergies et libérer des pièces dans les étages.

«Avec l’évolution démographique et le vieillissement de la population, nous avons besoin de nouveaux lits», explique Stéphane Brand, directeur des opérations. «Il s’agit aussi de désenchevêtrer les activités stationnaires et ambulatoires pour être plus efficace», résume Catherine Favre Kruit, cheffe de la communication.

L’HFR doit également suivre l’évolution technologique. Si le bâtiment est vétuste, il n’en va pas de même des plateaux techniques, qui sont loin de l’état de déliquescence décrit lors du débat au Grand Conseil. A écouter Stéphane Brand, ce n’est pas une question de choix. Un hôpital doit répondre à des standards s’il veut garantir la sécurité des patients, obtenir les accréditations nécessaires et être reconnu par les assurances. Par ailleurs, réparer n’est pas toujours une option, le service de maintenance n’étant plus garanti sur certains appareils après un certain temps.

Les urgences adultes et pédiatriques ont déjà été totalement rénovées. Aux soins intensifs, les lits ont été dotés de nouvelles installations électriques et biomédicales, ces impressionnants bras médicaux. Les travaux pour équiper la salle de réveil sont pour leur part bientôt terminés. La radiologie et la radio-oncologie seront dotées de nouveaux appareils. Enfin, l’HFR songe à acquérir un robot chirurgical.

Dans un autre registre, le secteur informatique doit relever d’importants défis. D’un côté, le système d’information clinique doit être changé. De l’autre, l’Hôpital fribourgeois réorganise ce département en raison de sa sortie du Service de l’informatique et des télécommunications de l’Etat, voulue par le Conseil d’Etat. MAG

Un enjeu crucial pour Fribourg

Le 9 juin, les Fribourgeois se prononcent sur plusieurs objets en lien avec la prise en charge sanitaire dans le canton. L’initiative pour des urgences hospitalières publiques de proximité H24 a été lancée par un mouvement de citoyens mécontents de la nouvelle orientation des hôpitaux de districts. Elle demande la réouverture de services d’urgences 24h/24 à Tavel et à Riaz.

Afin de répondre aux inquiétudes, le Conseil d’Etat et le Grand Conseil ont concocté un contre-projet contenant sept mesures visant à assurer une prise en charge adéquate sur l’ensemble du territoire. Ils soumettent également aux citoyens un décret portant sur un montant de 175 millions afin de soutenir les investissements de l’Hôpital fribourgeois. Un cautionnement de 105 millions doit permettre à l’HFR de poursuivre ses investissements en faveur de projets de renouvellement, d’innovation et d’amélioration sur les sites actuels. Un prêt de 70 millions est destiné à des études en lien avec la construction d’un nouvel hôpital. MAG

Articles les plus lus
Dans la même rubrique
La Liberté - Bd de Pérolles 42 / 1700 Fribourg
Tél: +41 26 426 44 11