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Les oubliés de la bagarre

Marre d’entendre parler des sempiternels karaté, kung-fu et autre judo? 
Voici un panorama des arts martiaux oubliés

Lors des stages de Vo Vietnam, les adeptes concentrés accomplissent des gestes millimétrés. © Vo Vietnam Fribourg
Lors des stages de Vo Vietnam, les adeptes concentrés accomplissent des gestes millimétrés. © Vo Vietnam Fribourg

Leonardo Gomez

Publié le 27.12.2016

Temps de lecture estimé : 3 minutes

Sport »   Coups de pied retournés, enchaînements techniques, clefs de bras finement maîtrisées sur un fond de transpiration et de discipline: non il ne s’agit pas là d’un cours de karaté ou de kung-fu. Il s’agit d’un autre art martial, nettement moins connu et pourtant tout aussi exigeant, le Vo Vietnam.

Jamais entendu parler? Normal. Alors que certains sports de combat sont vus et revus à travers les films, les livres et les médias, d’autres tentent tant bien que mal de sortir de l’ombre. Rencontre avec trois jeunes qui pratiquent un art martial un peu plus underground que d’autres.

Le Vo Vietnam Art martial très ancien, le Vo Vietnam possède néanmoins une philosophie relativement jeune, puisque ce n’est qu’en 1957 qu’une fédération officielle fut fondée par Nguyen Duc Moc, maître spirituel du Vo. Entre poésie et combat, le Vo a de quoi séduire: ses adeptes sont tenus de suivre, en même temps que leur entraînement physique, un perfectionnement moral.

C’est à la rue de Morat à Fribourg que s’entraîne Sébastien Pugnal, 19 ans, en compagnie d’une petite trentaine d’autres membres, dans un mélange impressionnant de coups vifs et précis. Malgré l’apparente violence des techniques, Sébastien voit plus loin: «Ce qui me plaît, c’est le fait que l’on soit vraiment une famille, on s’entraide, on partage. On essaie de suivre une voie, la voie de la vertu, et on n’y arrive que par le travail. Travailler pour réussir.»

L’escrime Si l’escrime classique n’est pas inconnue du grand public, ses subtilités lui sont toutefois souvent opaques. «Ça fait cinq-six ans que je pratique l’escrime, et c’est seulement depuis deux ans que je commence à comprendre ce qui se passe lors des matchs de compétitions. Ça va tellement vite, c’est juste monstrueux!», s’enthousiasme Zachary Jaccoud, 16 ans. Zachary déplore le manque de popularité de ce sport, qu’il pratique régulièrement à l’Université de Fribourg, avec une ferveur éloquente: «L’escrime, ça bastonne! On enchaîne, on souffre, on pique, on se fend, on transpire! L’escrime, c’est l’amour de la vitesse!»

Le taekwondo «Ce n’est pas parce que l’on apprend à se battre qu’il faut se croire supérieur ou même en être fier. Un vrai art martial, ça t’apprend avant tout l’humilité», déclare calmement Sébastien Walther, 18 ans.

Le taekwondo, art martial sud-coréen, a pour première originalité de s’appuyer beaucoup plus sur les pieds que sur les poings. «On a simplement plus d’allonge avec une jambe qu’avec un bras. Logique, non?», sourit Sébastien, qui s’entraîne à la salle de Marly. Acrobatique et aérien, le sport mélange vivacité et souplesse avec une certaine harmonie. Quasiment un art qui, comme beaucoup d’autres, mériterait de faire parler un peu plus de lui.

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