16 février 2016 à 15:36
Intolérance • Ce lecteur s’adresse aux jeunes de ce pays tentés en nombre par les idées du parti national-conservateur.
Nos médias ont cherché à savoir pourquoi tant de jeunes adhéraient aux idées de l’UDC. Leurs réponses sont troublantes. Ils disent être attachés aux traditions et aux valeurs du christianisme et parlent d’âme helvétique. Ils aiment leur douce vie, rire et chanter et se sentent bien dans leur petit coin, là où coule la petite rivière mélancolique.
Ils se font du souci pour la neutralité du pays et ont très peur de l’ouverture aux autres. Ils n’aiment pas ceux qui enjambent nos frontières ou sont déjà à l’intérieur, disant qu’ils prennent nos femmes et notre travail, que leurs déviances sont dangereuses pour le pays et qu’ils sont mieux logés dans nos prisons que nos vieux dans nos EMS.
Quand ils liront l’Evangile, ces jeunes sauront qu’il nous rappelle que la générosité et la fraternité sont des notions centrales du christianisme et qu’elles ne sauraient être qu’universelles. C’est très bien de rire et de chanter, mais comment peuvent-ils être heureux sans partager un peu de leur joie de vivre avec ceux qui l’ont perdue?
Il leur reste à apprendre que la neutralité est bien un élément générateur de paix et de sécurité, mais que ce n’est pas en se calfeutrant dans un bunker qu’ils vont la protéger. Et s’ils ont appris à rejeter l’étranger, c’est qu’ils ne résistent pas aux incessants discours de haine propagés par les ténors d’un parti nationaliste, tel celui d’un avocat et conseiller national genevois qui a dit que l’Europe avait importé un million de paires de couilles pleines et frustrées.
Ce langage de brute devrait ouvrir les yeux à cette jeunesse qui apprendra peut-être un jour que la haine de l’autre est à l’origine de grandes misères humaines.
Robert Ayer, Rossens
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