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Économie

Le chemin de croix de la grande hydraulique

Construire un nouveau barrage en Suisse prend du temps. Les futurs aménagements ne verront pas le jour avant 2040, et à condition que la Confédération poursuive ses aides à l’investissement.


Maude Bonvin

Maude Bonvin

24 octobre 2023 à 17:30

Temps de lecture : 1 min

La Suisse entre dans la période la plus critique pour son approvisionnement en électricité, avec le froid qui s’installe. Afin d’être moins dépendante des importations en hiver, la Confédération table sur l’hydraulique. En 2021, une table ronde initiée par l’ancienne conseillère fédérale, Simonetta Sommaruga, a réuni entreprises et associations de protection de l’environnement. Résultat: une déclaration d’intention sur une quinzaine de travaux de rehaussement de barrages ou de nouveaux aménagements. Ces projets sont situés pour moitié dans le canton du Valais. Berne, les Grisons, Uri et le Tessin complètent le tableau.

Depuis cette réunion, les énergéticiens s’activent. «D’un point de vue technique, écologique, juridique et politique, nos projets sont faisables», estime le porte-parole d’Axpo, Noël Graber. D’autres producteurs d’électricité, notamment Alpiq, BKW, Romande Energie et Groupe E, sont engagés dans la manœuvre.

L’heure tourne côté financement. Les groupes énergétiques ont jusqu’en 2030 pour obtenir un subventionnement à hauteur de 60% de l’investissement par la Confédération. Passé ce délai, impossible de savoir si cette aide sera prolongée.

Timing serré

Un timing serré pour Romande Energie qui envisage de construire un nouveau barrage sur le site des Toules dans la région du Grand-Saint-Bernard. «Située en aval de l’ouvrage existant, cette nouvelle construction permet de plus que doubler la capacité du lac de retenue», indique la responsable du projet Jessica Zordan. L’ingénieure reconnaît que le financement de Berne s’avère primordial pour cet aménagement du fait qu’il n’augmente pas les capacités de production d’électricité, mais assure un transfert de production de l’été vers l’hiver, grâce au stockage plus important. Le montant définitif de l’investissement n’est pas encore connu.

Romande Energie et ses partenaires, les Forces Motrices du Grand-St-Bernard et les Forces Motrices Valaisannes (FMV), planchent désormais sur l’optimisation des centrales en aval du barrage. «Énormément de sites hydroélectriques pourraient gagner en efficacité en Suisse. Chaque mètre cube d’eau doit être optimisé, il y a beaucoup de marge de manœuvre sur les infrastructures existantes», estime Jessica Zordan.

Un avis partagé par Michael Casanova, chargé de projet à Pro Natura: «Il s’agit d’abord d’optimiser les ouvrages existants et d’augmenter la production solaire sur les routes et façades notamment. Sans oublier la lutte contre le gaspillage d’énergie». Il estime que la Suisse présente un potentiel limité de développement pour l’hydraulique.

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