Bataille de Nancy: Les Suisses, le pire cauchemar de Charles le Téméraire
Réputés pour leur sauvagerie lors des guerres de Bourgogne à Grandson et à Morat, les Confédérés ont porté l’estocade lors de la bataille de Nancy, où le duc a perdu la vie le 5 janvier 1477. Les explications de l’historien Jean-Baptiste Santamaria, auteur de La mort de Charles le Téméraire.
Pascal Fleury
Temps de lecture estimé : 7 minutes
«Devant Grandson, perdit ses possessions. Devant Morat, le cœur brisa. Devant Nancy, perdit la vie.» Ce vieux dicton suisse résume bien le cauchemar vécu par Charles le Téméraire face aux troupes des Confédérés. Le duc de Bourgogne, qui avait hérité en 1467 de son père, le duc Philippe le Bon, d’un vaste conglomérat de terres s’étendant de la mer du Nord au Jura, menait une politique d’expansion en direction du Saint-Empire romain germanique. Pouvant se targuer d’une armée quasi sans égale en Europe, il rêvait de s’asseoir sur le trône impérial, voire au moins de coiffer une couronne royale. C’était compter sans l’esprit d’indépendance et l’extrême pugnacité des Helvètes.
Car ce sont bien ces «Waldstätten» aux bras noueux, ces bagarreurs rompus au mercenariat depuis le XIIIe siècle déjà qui, au sein d’une coalition de 20 000 hommes mise sur pied par le duc de Lorraine René II, ont terrassé le dernier duc de la maison Valois, le 5 janvier 1477 devant Nancy.
«Les redoutabl