Voici ma réponse à l’enseignant qui a écrit un courrier de lecteur le 3 mai («La place de la foi se situe en dehors de la grille horaire»). Dans un monde où le spirituel a été subordonné au matériel, où le superficiel a remplacé la morale, l’enseignement de la religion a toute sa place. L’être humain est un être croyant et vouloir aborder la spiritualité sans aborder les croyances, c’est comme vouloir supprimer l’étude de la littérature pour ne garder que l’orthographe ou la grammaire.

Pourquoi ne pas enseigner le Coran ou le Veda? Car la religion chrétienne est le reflet des spécificités européennes. Les principes, les symboles, la morale et l’histoire de la chrétienté ont été influencés par l’ensemble des cultures et traditions européennes. L’enseignement de «l’amour du vivant et du respect de notre Terre Mère», comme il l’écrit, passe selon moi par le respect et la transmission de notre culture et des traditions millénaires qui plaçaient la nature au centre des intérêts.

«L’enseignement universel et non discriminatoire» est une litote pour ne pas dire un enseignement uniformisé, déraciné et sans valeur morale (puisque sans jugement) dans lequel tout se vaut et donc tout se remplace. Dans ce cas-là, nous n’aurons plus besoin d’enseignants, l’intelligence artificielle fera très bien le travail. C’est justement ces différences religieuses et culturelles qui sont le dernier rempart à l’uniformisation du monde, ce qui devrait être la priorité des défenseurs de la «diversité».

Pour finir, je rêve d’une école où les enseignants ne pensent plus avoir le monopole de la moralité universelle et où ils se concentrent plus sur l’enseignement et moins sur la politique.