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Culture

A Genève, un voyage dans les archives d'Ella Maillart

Le Musée Rath raconte l'écrivaine-voyageuse au travers de ses propres documents. Visite


Samuel Schellenberg

Samuel Schellenberg

19 décembre 2023 à 10:40

Temps de lecture : 1 min

Exposition » Il y a la petite Ella Maillart (1903-1997) avec son père; un diplôme des Jeux olympiques de Paris en 1924, où la future écrivaine et photographe termine neuvième en compétition de voile, seule femme au départ; un cliché avec son amie Annemarie Schwarzenbach, avant leur expédition asiatique; la ­visite faite au domicile de Winston Churchill, en 1936; et bien sûr tous les nombreux témoignages de périples ­entrepris par la native de Genève, pièces de résistance des quelque 140 documents présentés dans une grande ­vitrine au Musée Rath, à Genève.

Sous le titre Ella Maillart, Anne-­Julie Raccoursier et Pauline Julier, l’exposition est tripartite, avec les volets dédiés aux démarches contemporaines de deux artistes genevoises travaillant principalement avec l’image en mouvement. Au centre du parcours, «l’exposition propose de littéralement marcher dans les pas d’Ella Maillart, avec le choix de montrer des documents rarement présentés – et ­jamais auparavant dans une telle quantité», explique Fanny Brülhart, collaboratrice scientifique à Photo Elysée, institution lausannoise qui conserve le fonds photographiques d’Ella Maillart. «On revisite presque un siècle d’archives», se concentrant en particulier sur une cartothèque qui comprend plus de 10 000 fiches réparties dans 48 boîtes, avec ses tirages originaux annotés.

Objectif: est

Un corpus duquel Mayte Garcia est «tombée en amour». «On n’en montre ici que la tête d’épingle», souligne l’assistante conservatrice au Musée d’art et d’histoire, institution qui chapeaute le Rath et y commissionne les accrochages. La vitrine n’est pas qu’un ­alignement d’objets: il a fallu imaginer une scénographie, varier les dimensions, avec une lumière tamisée imposée par la conservation qui «suscitera sans doute des réactions». Les objets, images et textes sont organisés chronologiquement. Mais en contournant le meuble par son bord, on va de la naissance à la fin de vie, avant de ­remonter à l’enfance de l’autre côté – peut-être qu’une ­timeline en U aurait facilité la visite.

Sportive dès son jeune âge, malgré une santé parfois fragile, porteuse des couleurs suisses aux premiers championnats du monde de ski alpin, Ella Maillart voyage à Berlin en 1930, avant Moscou et le Caucase, séjour de six mois à la base de son premier livre, Parmi la jeunesse russe (1932). Elle partira ­ensuite pour le Turkestan soviétique, la Mandchourie, traversera la Chine avec le reporter-espion anglais Peter Fleming, ou l’Afghanistan avec Annemarie Schwarzenbach, deux périples racontés dans Oasis interdite (1937) et The Cruel Way (1947). Suivront plusieurs années en Inde ou divers voyages culturels organisés dès 1957, entrecoupés de séjours dans son camp de base établi à Chandolin dès la fin de la Seconde Guerre mondiale. Elle écrira encore ­Ti-Puss (1951) sur son séjour indien, ou The Land of Sherpas (1955).

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