Votre Shaqiri et mes Potters
«Bienvenue au club!» • Stoke, c'est où ça? Avant le transfert de leur joueur préféré dans le nord-ouest de l'Angleterre, les Suisses semblaient ignorer pour la plupart l'existence de ce club vieux comme le monde…
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Pascal Bertschy
2 septembre 2015 à 12:01
Stoke City, toi, ça te dit quelque chose? Comme mon penchant pour le foot anglais ne vous a pas échappé, vous avez été à peu près dix mille à me poser cette question depuis la mi-août. Stoke, toi, tu connais? Votre petit Shaqiri, votre Shaqiri chéri s'en va dans un club du nord-ouest de l'Angleterre et c'est comme si vous découvriez la lune.
Stoke? C'est quoi ce truc-là? Et ça se mange? A vous entendre, parfois, on dirait qu'il existe trois clubs sur terre. Tout ce qui n'est pas Barça, Bayern et Real, connaît pas.
Au cas où, Stoke City est un des plus vieux clubs professionnels du monde. Il a vu le jour en 1863, année où Churchill n'était pas encore né et où Henri Dès chantait pour des enfants qui ont aujourd'hui tous des cheveux blancs.
A Stoke-on-Trent, ancien berceau de l'industrie de la céramique, jouent les Potters. Les potiers, oui, dont j'ai vu pas mal de matches depuis 2008 et leur retour en Premier League. Si l'envie vous prenait un jour de suivre le championnat anglais, je vous donne le truc: fuyez Chelsea, les deux Manchester et en général les riches, ils sont tristes à mourir.
Le bonheur est en milieu de classement
Everton depuis longtemps, Stoke, Southampton et Crystal Palace depuis plus récemment: le bonheur se trouve à partir de la six ou septième place au classement. Parmi les équipes qui ont encore quelque chose de vaguement anglais. Celles qui jouent, ont du plaisir à jouer et font beaucoup avec pas beaucoup.
En recrutant Xherdan Shaqiri cet été, Stoke a réalisé le transfert le plus cher de son histoire: 15,5 millions de francs. Cette seule somme, dérisoire à l'échelle de la Premier League, situe l'esprit des Potters: ces gens-là sont raisonnables et néanmoins malins, saison après saison, dans leur façon de construire leur baraque brique par brique.
Ce que les Potters ont de bien, aussi, c'est leur joyeux public. Et leur Britannia Stadium, avec ses tribunes carrées et trois de ses coins ouverts à tous les courants d'air. Si bien qu'à Stoke, dès la mi-octobre, les joueurs n’ont plus besoin de tirer les corners. Le vent s’en charge à leur place.
Ils ont au milieu un divin gros lard
Les potiers, avec ça, ont toujours eu des joueurs singuliers. J'aime bien Peter Crouch, qui marque souvent des buts bien plus beaux que lui, mais j'aime encore plus ce gros lard de Charlie Adam. Le milieu de terrain écossais a un peu de bide, d'accord, mais quel cœur et quel coup de patte!
Adam sera toutefois suspendu les prochains matches, puisqu'il vient d'essuyer ses crampons sur un gars de West Brom. Pour ta punition, Charlie, tu mériterais également d'être privé de frites, de ketchup et de pizzas pendant un mois!
Disons-le: avec Xherdan Shaqiri, Ibrahim Afellay et Glen Johnson, ses renforts les plus pimpants, Stoke est en train de rater son début de championnat. Bonne chose: cela permettra à l'entraîneur Mark Hughes de se remettre les idées en place, lui qui voyait un peu vite son équipe dans le top 6.
Le plus grand joueur de l'histoire du club
Enfin, comment parler de Stoke sans évoquer le plus grand mec de son histoire? Une statue est érigée devant le Britannia Stadium à la gloire de Gordon Banks, le gardien du club de 1967 à 1972. Champion du monde avec l'Angleterre en 1966, surtout, et auteur de l'arrêt du millénaire devant Pelé au Mundial 1970.
Meilleur gardien de son siècle avec Yachine et Zoff, Gordon Banks siège aujourd'hui au sein de la direction des Potters. Son histoire est incroyable, mais comme la place me manque et que la Suisse aura affronté entre-temps l'Angleterre, je vous la raconterai la semaine prochaine. Oui, oui, je vous causerai de ce bon vieux Banks.
Ah ben non, désolé, on ne sortira pas du foot anglais. Mais c'est de votre faute, aussi, vous n'aviez qu'à pas me lancer sur Stoke!
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